Mosaïque est vin quand tu nous tient !
« Si le vin disparaissait de la production humaine, je crois qu’il se ferait dans la santé et dans l’intellect de la planète un vide, une absence, une défectuosité beaucoup plus affreuse que tous les excès et les déviations dont on rend le vin responsable ». Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels, 1869.
SOURCES & BIBLIOGRAPHIE :
Charles Baudelaire, Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels, 1869
CNRS : cnrs.fr/presse/journal/2408.htm
INRAP, Archéologie du Vin : archeologie-vin.inrap.fr
Archeologie-du-vin/p-13093-Archeologie-du-vin.htm
Jacqueline Ponton, Cépages Magazine N°13, juin 1988,
Matthieu Poux, Michael Dietler, Le Vin, nectar des dieux, génie des hommes, Infollio, 2004
Plus près de nous dans l’histoire, mais il y a tout de même 5000 ans, l’épopée de Gilgamesh, un conte philosophique et religieux mésopotamien faisait déjà mention du Vin. L’Épopée de Gilgamesh est le plus ancien texte littéraire connu de l’ancienne Mésopotamie, écrit en cunéiforme sur douze tablettes d’argile et découvert au XIXe siècle lors de la fouille de la bibliothèque du roi Assurbanipal, à Ninive. Dans la douzième tablette, Gilgamesh arrive au royaume du soleil et découvre une vigne enchantée dont le vin assure l’immortalité. Dans l’Avesta, recueil des textes sacrés du Zoroastrisme ( le premier véritable monothéisme ? ), religion toujours présente en Iran, voici comment la légende explique la naissance du vin : le shah Jamshid , grand monarque perse, sauva un jour un bel oiseau en proie à un horrible serpent. L’oiseau sauvé le remercia en lui offrant une graine qui une fois plantée donna naissance à la vigne primordiale. Les baies de raisin furent stockées dans des jarres. La chimie faisant son travail, le raisin fermenta et une étrange odeur ne tarda pas à émaner des jarres. La mixture fut alors supposée toxique et les jarres mises à l’écart, marquées comme poison. La légende raconte que l’une des femmes du Shah Jamshid, voulut se suicider, car délaissée, en buvant la mixture contenue dans l’une des jarres. Contre toute attente, le breuvage ne la tua point mais lui redonna la gaité. Ayant fait goûter au Shah le nectar, elle retrouva les faveurs du roi. Ce dernier décrètera que toutes les vignes de Persépolis seront dorénavant dédiées à la fabrication du vin. En référence à cette légende, le vin en Iran est encore appelé Zeher-i-khos, le « poison agréable ». Les Mazdéens Zoroastres d’Iran vénèrent encore le Shah Jamshid pour cette découverte. Actuellement en Iran, la production de Vin est toujours autorisée, et la plupart des producteurs sont d’origine arménienne ou de confession mazdéenne.
C’est en Egypte ancienne que l’on trouve la première représentation d’un procédé de vinification, celui-ci date du IIIe millénaire avant notre ère. Sur des bas-reliefs on trouve des représentations de scènes de pressurage et de vendange, datant de 2500 av. notre ère. Des amphores emplies de vin blanc furent retrouvées dans la nécropole d’Oumm El-Qaab à Abydos, où fut inhumé Sémerkhet, le septième pharaon de la 1re dynastie Thinite.
En gaule romaine, la plus grande unité vitivinicole de l’antiquité, la villa du Mollard a été mise à jour au sud de Donzère dans la Drôme. Elle s’étendait sur deux hectares. L’exploitation, qui a été datée entre 50 et 80 de notre ère, produisait 2 500 hectolitres de vin par an. On suppose que la majorité de la production était expédiée par le Rhône en tonneaux, à l’exemple de la scène représentée sur la stèle de Saint-Pierre-ès-Liens de Colonzelle (1er siècle) toute proche. Située sur le porche d’un prieuré clunisien, elle représente le levage de quatre tonneaux et leur embarquement sur un navire marchand.