Pouvez-vous présenter Machina Vapora et ses membres ?
Machina Vapora est une structure de création et de production artistique fondée fin 2010. Son activité la plus visible est l’organisation de soirées à thèmes, aussi bien concepts originaux que pérennisation de théma- tiques préexistantes ; mais l’exposition artistique, la diffusion de créateurs, ou encore la production audio-visuelle entrent aussi dans nos vocations. À l’origine, le projet est une création du Professeur Wiktor Plitz, artiste graphiste, et de moi-même, Aymeric Langlois, issu du monde universitaire et du commerce culturel. Actuellement, le Professeur s’étant éloigné faute de temps, nous formons une équipe avec Jean-Yves Nicolaï, gestionnaire de l’organisation et de l’administration, Clément Gaillard, notre graphiste, en charge de la communication et des aspects visuels, pendant que j’assure les paramètres artistiques.
Vous dites : « Machina Vapora s’inscrit dans un propos pédagogique visant à faire connaître au public une esthétique ainsi qu’une culture savante ou populaire, nouvelle et originale. » Pouvez-vous nous parler de cette esthétique et culture ?
Cette formulation date un peu, mais reste toutefois valable. Originellement, l’esthétique steampunk, qui, début 2011, n’avait guère de représentation régionale importante, nous avait séduits. Toutefois, ayant pris une ampleur imprévue, il fallut diversifier nos centres d’intérêt, afin de ne pas s’enfermer dans un propos réducteur. Nous avons donc ouvert nos thématiques à de nouveaux horizons, mais conservé une image de marque identifiable à laquelle cette phrase fait référence. L’identité Machina Vapora est un mélange d’esthétique surannée et de décalage référentiel. Une mixité de genres, dotée de liens au passé, élégante et déroutante. Le propos pédagogique, lui, exprime la volonté d’apporter un contenu constructif au public, lequel recherche dans nos créations un pur divertissement ou d’authentiques éléments culturels.
Vous êtes à l’origine de plusieurs événements en Rhône-Alpes, pouvez-vous nous les présenter ? Prenez-vous également part à d’autres manifestations ?
Avec plus d’une vingtaine d’événe- ments, je vais tâcher de ne pas tomber dans le simple catalogue ! Le projet qui a permis à Machina de se doter de son identité fut le Lugdunum Steampunk Imaginarium, en juin 2011. C’était un projet incroyablement ambitieux pour notre baptème du feu, mais aussi un réel succès. Je crois qu’il s’est agi de
ce qui est, encore à l’heure actuelle, la plus grande soirée steampunk à l’échelle française. L’ambition, toutefois, avait vraiment consisté à proposer un événement durant lequel pouvaient s’exprimer le plus grand nombre possible de médias, sans s’enfermer dansundogmatismedegenre: concerts, expositions, performances, littératures, etc. De la même ampleur, Burlesqu’O’rama 5, que nous avons monté en tandem avec Atanith Del Hammer, l’une des créatrices du concept, fut l’occasion de présenter l’un des plus importants – tant en termes d’affluence que de programmation– événements burlesques français. À ces projets de poids, s’ajoutent bon nombre de prestations plus intimistes : expositions, conférences, production d’un groupe, Frrnt et ses chiens galeux, et quelques belles réussites de soirées plus modestes, dont trois éditions consacrées au thème Belle Époque/ époque victorienne, dans le cadre très 1900 du Monkey Club, ainsi qu’une soirée fifties à l’occasion des Quais du Polar 2014. Nous sommes par ailleurs toujours partants pour apporter notre contribution à des projets extérieurs: c’est ce qui nous a permis de présenter une installation/performance dans le cadre d’une Borderline Biennale à la Demeure du Chaos, une exposition lors d’une convention de tatouage à Lyon, quelques conférences et interventions radiophoniques, la scénographie de la soirée Born to Be Freak 2 au Transbor- deur ou encore une participation au gala de l’École Normale Supérieure.
Quels sont les prochains rendez-vous ?
Lorsque l’article paraîtra, les prochaines manifestations auxquelles nous allons participer auront sans doute déjà eu lieu : nous seront présents en compagnie de Marquis Tattoo Piercing et la Demeure du Chaos au Salon du Vampire, puis nous serons en charge une nouvelle fois de la programmation scénique de la Born to be Freak, soirée d’Halloween au Transbordeur. Mais selon toutes probabilités, ce sera lors d’événements aujourd’hui encore en pré-production que la plupart nous reverront…
D’autres projets en cours ?
Bon nombre, en effet ! Sans vendre la mèche prématurément, on peut déjà annoncer la préparation d’un événement steampunk à l’ampleur d’une commune entière, hors Rhône- Alpes, proche du format d’un festival. En complicité avec leurs organisateurs, nous envisageons d’implanter à Lyon certaines soirées à concept, issues d’autres villes, ainsi qu’une nouvelle soirée dont le format et la thématique seraient une création complète de notre part. Enfin et surtout, nous travaillons actuellement à l’ouverture d’une galerie d’art, qui puisse unifier en un lieu unique nos goûts artistiques alternatifs et notre ambition de sérieux académique.
Entretien — Philippe Deschemin
L’Incontournable Magazine N°10
Novembre – décembre 2014